Jamila Salimpour - Bal Anat

L’héritage Salimpour : Jamila, Suhaila et Bal Anat.

Jamila Salimpour, passionnée par la danse et la musique orientales, est un pilier dans l’histoire de la danse orientale aux USA et dans le monde. Par la création d’un spectacle de fantaisies orientales nommé « Bal Anat », elle va révolutionner cet art et insuffler un nouveau style : le Tribal.

Sa fille Suhaila, apportera aussi de nombreuses évolutions et sa technique deviendra les bases de ce que l’on appelle maintenant le Tribal-Fusion.

Entrez dans l’univers de la famille Salimpour et découvrez plus en détail l’impact fabuleux de leurs travaux et créativités !

 

L’apport majeur de Jamila :

Elle va créer un large répertoire de mouvements ; Jamila va répertorier tous les mouvements qu’elle a pu observer pendant sa carrière. Aussi bien dans les films égyptiens que sur scène via de nombreuses danseuses.

Elle va créer une pédagogie d’enseignement et de travail des cymbalettes de doigts, révolutionnaire et accessible à tous; sans besoin de notion de solfège.

Elle va créer un spectacle de fantaisies orientales, appelé Bal Anat, avec des costumes et un concept novateur, qui inspirera un nouveau genre de danse orientale : le Tribal.

 

L’apport majeur de Suhaila :

Elle va structurer et mieux formaliser le travail de sa maman.

Elle va créer une pédagogie basée sur une analyse musculaire des mouvements ainsi qu’une terminologie de danse, développer un concept intense d’isolations et de layering/combinaisons.

Bien que développée à la base pour la danse orientale, sa technique va énormément inspirer les danseuses de Tribal-Fusion. Les ¾ des grandes pointures passeront par ses cours : Rachel Brice, Sharon Kihara, Zoe Jackes, Kami Lidel, Samantha Emmanuel,…

Elle sera également une des première à créer un programme de certification pour les danseuses orientales ainsi qu’une vaste plateforme de cours en ligne et de matériels didactiques.

 

Leur historique, en résumé :

C’est par les récits des voyages de son papa en Égypte que Jamila, née en 1926 aux USA, découvre la danse orientale. Elle débute ainsi sa fascination pour cet art et commence à collectionner toute image ayant un rapport, de près ou de loin, avec cette danse.

En 1942, grâce à ses talents d’autodidacte en claquettes et Lindy hop, elle est engagée dans un cirque alors qu’elle n’a que 16 ans. Pour les danseuses orientales ayant des connaissances en swing, vous avez peut-être déjà constaté que le « 5cts » de Jamila est un « Roch Step Triple Step » de Lindy hop. Elle sera assistante des jongleurs et trapézistes, danseuse acrobatique à dos de chevaux puis finalement à dos d’éléphants.

Autour de 1946, après un premier mariage et un divorce, elle rencontre Hyganoosh, sa nouvelle logeuse. Celle-ci deviendra une grande amie et l’intégrera dans la communauté d’immigrés du Moyen-Orient. Elles se passionneront pour les films de l’âge d’or du cinéma musicale égyptien, analysant les scènes de danses et essayant de les imiter une fois de retour chez elles. Les origines d’immigrée sicilienne de Jamila, lui permettront à la fois de s’intégrer dans cette communauté, mais aussi de pratiquer la danse sans jugement négatif car il était toujours mal vu pour une femme originaire du Moyen-Orient de vouloir pratiquer la danse orientale.

C’est ainsi qu’en 1947, à 21 ans, Jamila commence à danser professionnellement. Principalement pour des événements privés, dans la communauté des immigrés et pour des femmes uniquement. À ce moment-là, les clubs et restaurants n’engageaient pas de danseuses, c’était encore mal vu.

En 1949, elle commence à enseigner puis à danser dans les clubs et restaurants.

En 1953, à 27 ans, elle épouse un danseur indien appelé Satya. Celui-ci la forcera à arrêter sa carrière de danseuse. Elle s’enrichira par contre de nouvelles influences musicales indiennes et rencontrera notamment le célèbre musicien Ravi Shankar. Pendant ces années de mariage, elle fait la rencontre de Bob Mackie et de son épouse Marianne. Cette dernière deviendra son élève puis prendra le nom de “LuLu Porter” pour embrasser une carrière de chanteuse et comédienne. Bob et Jamila échangeront longuement autour de la création de costumes de danse ; Bob créera une robe en Assuit pour Jamila, les costumes et coiffures de Marianne et deviendra un célèbre designer, créant des costumes notamment pour Cher, Diana Ross, Elton John, Silvie Vartan, Tina Turner, Ru Paul, Marlene Dietrich, Liza Minelli,…

En 1959, Jamila divorce et recommence à danser dans les clubs ; toujours en enseignant.

Dans les années 60 à San Francisco: elle ouvre son propre club appelé le « Bagdad Cabaret », en association avec le musicien Yousef Kouyoumdijian, qui souhaite un cabaret à l’image de celui de Badia Masabni. Elle y rencontre le papa de Suhaila ; Ardeshir Salimpour, percussionniste iranien de 16 ans son cadet. Ils se marieront en 1966. Elle a 40 ans et lui 24. Une fois mariés, Ardeshir menace Jamila de lui casser les 2 jambes si elle remonte sur scène. Elle stoppa donc, à nouveau, sa carrière de danseuse, se focalisant sur l’enseignement.

Dans la première année de leur mariage, le 19/12/1966, Jamila donne naissance à Suhaila ; qui signifie « petite star » en farsi. Pour faire vivre la famille, Jamila continue à enseigner. Elle répertorie et classifie tous les mouvements de danse orientale qu’elle a observé durant sa carrière (dans les films, les soirées familiales arabes, ceux des autres danseuses de clubs, etc.) et continue à développer sa fameuse pédagogie révolutionnaire d’enseignement des cymbales.

En 1968, Jamila participe à la « Renaissance Pleasure Faire » ; mais afin de satisfaire les critères des organisateurs, elle crée de nouveaux looks de costumes et une mise en scène particulière, le tout donnant un faux visuel authentique. Une fantaisie orientale, qui inspirera un nouveau style de danse orientale, appelé : le Tribal ! La troupe Bal Anat est née.

C’est dès lors que Suhaila démarre sa carrière de danseuse ! À 3 ans elle fait ses premiers pas sur scène dans Bal Anat.

Lorsqu’elle commence à marcher, Suhaila a ce qu’on appelle les pieds en intérieur (ou pieds en canard). Pour corriger cela, après avoir essayé d’autres solutions (appareillages, etc.), Jamila l’inscrit à un cours de danse classique plusieurs fois par semaine. Elle pratiquera ainsi « l’en dehors » et corrigera sa posture. Elle fera aussi du Jazz, des claquettes, du flamenco, etc.

Grâce à cette formation de danseuse, à la terminologie générale utilisée lors des cours et à son œil aiguisé aux mouvements, c’est à 9 ans que Suhaila devient l’assistante principale de sa maman, sachant souvent mieux expliquer, formaliser les mouvements. À ses 10 ans, le père de Suhaila décède des suites de longues séquelles d’un accident de voiture. Même s’ils vivaient séparés depuis des années, Jamila décide de partir en tournée avec sa fille pour s’éloigner de cette situation. Tout l’été, elles sillonneront les États-Unis et le Canada pour donner des stages.

À 12 ans, Suhaila a déjà créé 5 chorégraphies, qu’elle enseigne lors de stages. À 13ans, elle enregistre dans des vidéos (VHS) les mouvements du programme de sa maman. Lorsqu’elle a 14 ans, elle devient l’unique professeur, assumant tous les cours ; Jamila arrête d’enseigner et se focalise alors sur l’organisation. En plus de cela et de ses études, Suhaila voyage les week-ends pour donner des stages dans d’autres villes. Ensuite, toujours âgée de 14 ans puis de 15 ans, elle est envoyée par sa mère, en Égypte afin d’étudier les dernières influences au Caire, pendant ses vacances scolaire d’été.

En 1985, elle commence à développer son concept révolutionnaire des « Glutes » ; contractions musculaires des fessiers pour exécuter les accents de hanches et développe une technique poussée de dissociation et layering de mouvements. Elle créera par la suite un programme de certification pour sa technique ainsi que pour celle de sa maman.

De 1974 à 1988, Jamila est rédactrice pour le magazine Habibi, et y publie de nombreux articles au sujet de la danse orientale.

En 1999, Suhaila reprend la direction de Bal Anat. Elle sera également une des première à créer un large programme de cours en ligne, de multiples outils didactiques et voyagera à travers le monde pour danser et enseigner.

Jamila décédera le 08 décembre 2017, entre les deux premières tournées en Europe de son fameux spectacle Bal Anat.

Actuellement, l’école Salimpour, sous la direction de Suhaila, continue plus que jamais à développer son programme de cours. Celle-ci enseigne aussi à l’université, ayant réussi à changer les à priori réducteurs sur cette discipline artistique complète qu’est la danse orientale.

 

Bal Anat banner

 

C’est non sans fierté que j’ai eu le plaisir de danser lors des deux premières tournées de Bal Anat en Europe. Je suis tombée sous le charme de leur travail lors de mon premier stage avec Suhaila en Belgique en 2006. À l’époque, j’étais passionnée par le tribal-fusion et c’est grâce à Suhaila que je suis retombée amoureuse de la danse orientale. Depuis, j’ai obtenu les certifications de niveau 2, tant dans la technique développée par Jamila que celle développée par Suhaila. Même si mon but n’est pas d’achever le programme de certification, je ne serais pas la danseuse ni le professeur que je suis sans l’impact immense qu’a eu le format Salimpour dans mon évolution. Je recommande chaleureusement à toute danseuse orientale de s’initier à ces formats ; non seulement pour la maîtrise technique en elle-même, mais aussi pour développer de la diversité et des connaissances générales historiques : de la danse orientale, du tribal et du tribal-fusion.

Bal Anat 2018 2

Bal Anat 2018 3

 

 

 

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