L’Assiout / Assuit

Assiout/ Asuit / Assuit / Assiut, est une ville de la Haute Egypte.

La Haute Egypte est en fait le sud de l’Egypte et pas le nord, comme on pourrait le penser ; Assiout se situe dans le nord de cette région du sud.
C’est également dans cette zone, appelée le Saïd que l’on retrouve les danses locales avec bâton ou canne, d’où est inspiré le folklore de Mahmoud Reda, le Saïdi.

Mais le nom de cette ville a également été associé à un artisanat typique : le Tally.

Le Tally est une broderie exécutée sur un tissu fin de tulle (genre de résille serrée). Chaque point est brodé seul, avec un fil argenté ou doré, sans s’attacher aux autres points.  Cette technique est à l’opposé de notre broderie occidentale.
Les motifs ont une signification ; ils peuvent représenter des palmiers, le marié sur son cheval, la maison, les bougies, les flèches guerrières, la mariée, des danseuses etc… Ainsi que le diamant, ô combien répendu, car il éloigne le mauvais œil. Chaque pièce de Tally peut donc raconter une histoire et/ou vous protéger du mauvais œil.

Ce tissu est à l’origine utilisé pour faire des robes que portent les habitants lors de cérémonies de mariages, etc. Il est depuis utilisé pour confectionner des costumes de danses orientales (Styles : Saïdi, FCBDStyle, Tribal Fusion, etc.) mais a également défilé sur les podiums de la mode internationale ainsi qu’à la télévision.
On en retrouve dans certains films de l’âge d’or du cinéma musicale égyptien, principalement dans des scènes de danses folkloriques ; mais également à Hollywood, dans les films Cléopâtre, Samson et Dalia. Plus actuellement aussi, dans le film Coco Chanel, les séries “Les aventures de Merlin”, “The Witcher” etc.

Après une période de forte popularité dans les années de colonisation où les touristes affluaient en masse pour s’en procurer, l’Assuit se fait peu à peu oublier et son savoir-faire également.
C’est Saad Zaglool, qui va créer la première maison du Tally « The Tally House », où, avec l’aide de ses filles, ils formèrent beaucoup de femmes à cet art.
Par la suite, l’UNESCO et l’Unicef créeront un programme et apporteront des fonds pour soutenir l’apprentissage de cet artisanat de Haute Egypte, afin que ce patrimoine culturel ne disparaisse pas.

Dawn Devine a écrit un livre complet sur le sujet en anglais.

Découvrez également dans le lien suivant son guide, en consultation gratuite : Davina’s Costumer’s Notes.

Un autre livre a été écrit, par Nawal el Messiri. Paru en anglais et difficile à trouvé ; j’ai réussi à acquérir celui en arabe, mais il va me falloir encore quelques temps avant d’enfin savoir le lire! Cette égyptienne à largement contribué à la préservation de cet artisanat et son livre semble très détaillé. Voici un lien vers un article en anglais qui parle de son travail et un autre au sujet de son livre et du projet de préservation, toujours en anglais.

Absolute Assuit (que j’ai rencontrée au Caire) s’est rendue dans la ville d’Assiout pour apprendre cette technique de broderie et vend des vêtements, tissus et foulards « Fairtrade », réalisé par ces femmes qui l’ont accueillie et formée. Elle a également eu le plaisir de rencontre Nawal el Messiri. J’ai trouvé via elle quelques belles pièces pour ma collection <3 ! Vous pouvez la contacter pour toute commande.

De gauche à droite : Absolute Assuit, moi, la danseuse Sabriye Tekbilek
De gauche à droite : Absolute Assuit, moi, la danseuse Sabriye Tekbilek.

 

Assuit porté en costume :

Costume en Assuit pour une danse fusion. Photo by Peter Zanniti.

 

Robe Saïdi en Assuit pour une danse dans Bal Anat.

 

Robe Saidi en Assuit rose. Photo par Yasmina of Cairo
Robe Saïdi en Assuit rose. Photo par Yasmina of Cairo.