photo de prestation

Le Set de la danseuse

Le set de la danseuse c’est l’enchaînement des différents “actes/tableaux” que réalise une danseuse soliste (ou en petit groupe) pendant une prestation; que ça soit en club, en restaurant ou lors de soirées privées.

 

De manière basique, il suffit de démarrer et de finir avec un morceau rapide; en alternant avec des morceaux lents.

Exemple 15 minutes : Rapide (entrée), lent, rapide (sortie).

Exemple 20 minutes : Rapide (entrée), lent, rapide, lent, rapide (sortie), etc.

Ce set simplifié est aussi valable pour les démonstrations d’ATS; on variera avec les accessoires et les formations, selon le nombre de danseuses.

Pour les sets plus longs, on peut aussi les scinder (ex: en 2×20 minutes) et en profiter pour changer de costume. Par exemple : Première partie plus orientale “Sharki” et 2ème partie plus folklorique et pop.

 

Voici quelques “actes/tableaux” que l’on peut retrouver dans un set :

 

L’entrée (Entrance ou Mejance) :

Lors de ce morceau, la musique démarre avec une introduction non dansée, pendant laquelle le public comprend que quelque chose va se passer; la danseuse se prépare à apparaître et le public se met dans l’ambiance. Niveau accessoire, on arrive souvent avec un voile ! En général, le moment pour entrer en piste est défini dans la musique par le rythme Ayoub (rythme en 2 temps : D TT).

Exemples de musiques pour une entrée :

  • Set El Hossan : Un classique créé pour Nagwa Fouad, sans doute la plus populaire des entrée !
  • Tales of Sahara
  • Nawal

 

Un morceau de pop “courante/générale”

Un morceau dynamique mais qui n’essouffle pas la danseuse; surtout si le set dure longtemps.

Exemples :

  • Taht El Shibbahk : Pop baladi.
  • Ariftu Albi Lamin : Pop libanaise.

 

Tableau avec canne / Saidi :

On parlera de Saidi si c’est une danse avec la canne qui représente un folklore d’Égypte. Mais il existe d’autres variantes, comme la canne libanaise, qui est plus fine; mais aussi les “fantaisies avec canne”, sans connotation culturelle. Souvent, on retrouve dans ces musiques le rythme Saidi (rythme en 4 temps: DT DD T ou DD DD T).

Exemples :

 

Tableau Khaliji :

Style originaire des régions du Golfe Persique, le Khaliji se danse avec une longue robe ample et l’accent de la danse est mis sur les mouvements des cheveux et de la robe. Dans ce style, il est très coquin de remonter sa robe pour dévoiler ses… chevilles ! Le rythme que l’on retrouve dans ces morceaux (rythme syncopé en 2 temps : D DT) est appelé rythme Khaliji par les percussionnistes égyptiens et de nombreux outils didactiques pour danseuses, mais c’est en fait le Serra, en percussion perse-arabe. Ici, je vous présente une description concise et simplifiée, mais cette thématique fera prochainement le sujet d’un article. Khaliji signifiant Golfe (en rapport au Golfe Persique), représente 7 pays aux cultures différentes, il est donc un peu simpliste de le résumer en un seul style. D’ailleurs, le style Iraqi venant de l’Irak, pays dont une frontière jouxte le Golfe, est souvent associé, à tort, au Khaliji.

Exemples :

 

Un morceau de pop Shaabi :

Le style musical Shaabi est un courant musical plus ou moins nouveau, né dans les années 70′. Souvent, on retrouve dans ces morceaux, un Mawal; un long chant poétique vocalisé. Les paroles sont généralement légères et/ou pleines de métaphores. Ça c’est l’explication simple et très résumée. Découvrez-en plus dans cet article plus complet !

Exemples :

  • Les chansons de Ahmed Adaweya : un des premiers chanteurs du genre avec le morceau “Bent El Sultan” (La fille du Sultan).
  • Les 3/4 des chansons de Hakim : Elsobky, Efred et la célèbre Halawet Rooh (du film du même nom : Roh’s Beauty.  En français, “La beauté de l’âme).

 

Le Tarab :

Le terme Tarab désigne un moment d’extase entre l’artiste et son public. Ce moment est très souvent évoqué entre Oum Kalthoum et son public lors de ses concerts. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut provoquer, c’est une communion vécue qui dépend de l’artiste (son expressivité, émotion, sa manière de les projeter) et la réceptivité du public, à un moment, sur le moment. Mais, en danse orientale, ce terme est aussi utilisé pour décrire une composition, un morceau de musique, particulièrement prenant au niveau émotionnel. Les paroles sont des poèmes intenses… dont il est bon de connaitre la signification globale, même si l’on danse sur une version sans parole, de ces célèbres morceaux 😉 .

Exemples :

 

Le Taqsim :

C’est le solo d’un instrument mélodique (Kanoun, violon, flûte, saxophone,…). Parfois, il est intégré, en version courte, dans des compositions musicales, mais il constitue également en lui-même un morceau à part entière. Souvent en improvisation; c’est un morceau parfait, par exemple, pour une danse au sol. Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire l’interview de la musicienne Ling Shien Bell à ce sujet !

 

Le Baladi Progression / Baladi Solo :

Cette composition commence par un solo (un Taqsim) d’accordéon ; mais il arrive que d’autres instruments interprètent cette partie ; comme : le synthétiseur (keyboard), violon, saxophone, flûte, orgue,… Puis la percussion, en général une darbouka s’y ajoute et ces deux instruments représentant pour l’un la mélodie et pour l’autre la percussion, s’alternent et se répondent. Ils vont ensuite jouer ensemble tout en accélèrent le rythme, d’où l’appellation “progression”, pour finir ensemble, net, ou alors enchaîner avec le drum solo, où là, il n’y aura plus d’instrument mélodique.

Exemple :

 

Le Drum Solo :

C’est un solo de percussions. L’équivalant du Taqsim mais en mode rythmique et non mélodique. Normalement, c’est un échange de communication en improvisation entre la danseuse et le musicien; mais de nos jours, ils sont souvent chorégraphiés. En groupe, ils sont forcément toujours chorégraphiés ;). Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire l’interview de Marc Bell, le célèbre percussionniste de Helm, à ce sujet !

Exemples :

 

Pour une super sortie :

L’idéal est de reprendre le final du morceau de l’entrée du set; pour saluer et sortir de manière dynamique, en musique.

Exemple :

  •  Tales of Sahara : les 50 dernières secondes
  •  Si vous avez la chance de danser avec un orchestre en live, ils vous feront ça impeccablement !

 

Il existe encore beaucoup d’autres variantes, notamment selon l’ajout d’accessoires : les cymbales pendant un drum solo, ou un morceau pop “général”; le sabre pendant un Taqsim au sol ; les fan veils, les ailes d’Isis ou encore le Shamadan pour l’entrée,… selon vos envies et votre créativité !

 

N’hésitez pas à visionner le “Solo Show” de Suhaila Salimpour qui vous offre un bel exemple de set, long et varié !

Pour en savoir encore un peu plus, je vous invite aussi à lire l’interview de Sabriye Tekbilek, magnifique danseuse qui a sillonné le Moyen-Orient et constitué un nombre incalculable de set, en musique live et en improvisation !

Et pour finir, si vous souhaitez vous lancer dans la profession, ou tenter l’expérience d’une prestation, mais que vous ne savez pas comment faire au niveau contrat, cachet, … vous trouverez quelques conseils dans l’article sur les prestations professionnelles.